Θέματα ιστορίας της ελληνικής γλώσσας
Pour une histoire du vocabulaire grec
Henri Tonnet (2007)
Henri Tonnet
Pour une histoire du vocabulaire grec
L'histoire de la langue grecque, c'est-à-dire celle de l'évolution qui l'a conduite de la koiné d'époque romaine à son état actuel, le démotique standardisé, est dans l'ensemble bien connue[1]. Ceci est surtout valable pour la phonétique et la morphologie. Il y aurait encore beaucoup à dire sur l'histoire de la syntaxe. Je voudrais aujourd'hui faire quelques réflexions sur l'histoire du vocabulaire.
Il y a d'abord une illusion courante qu'il faut dissiper. Le vocabulaire grec se serait en grande partie maintenu intact depuis le Ve siècle av. J.-C. jusqu'à nos jours. Cette illusion a un fondement dans les dictionnaires. Bien des gens ont remarqué avec étonnement ou admiration que l'essentiel du vocabulaire des dictionnaires d'aujourd'hui se retrouve dans le Liddel-Scott ou Bailly. De là à conclure à une remarquable stabilité du vocabulaire grec, il n'y avait qu'un pas, que l'on franchit facilement. Cette illusion a même influencé le remarquable philologue classique qu'était Pierre Chantraine. Dans son Dictionnaireétymologique de la langue grecque. Histoire des mots, il note très souvent que tel ou tel mot survit en grec moderne, sans se demander - mais en avait-il les moyens ? - si les mots dont il repère, grâce à un dictionnaire, l'existence dans la langue actuelle ont été utilisés à toutes les époques[2]. Exemples de ces remarques : « Le grec moderne emploie toujours ἀκρόπολις, ἀκροῶμαι». Ou encore « Le grec moderne a gardé ἄροτρον», alors même que Chantraine ne mentionne pas αλέτρι.
Un des inconvénients de cette position est qu'elle a limité l'étude de l'histoire du vocabulaire grec à celle de ses éléments non grecs. Nos connaissances dans ces domaines sont suffisantes. Sans parler des éléments non grecs qui figuraient déjà dans le grec ancien (comme le mot θάλασσα qui est pré-grec, ou le mot σάκος qui est sémitique et le mot ·ἀναξυρίς qui est pris à la langue perse), on sait que la langue grecque s'est enrichie durant la longue période gréco-romaine, qui se prolonge au moins jusqu'au VIe siècle, de beaucoup de mots latins qui fonctionnent aujourd'hui comme d'authentiques mots grecs (que l'on pense à πόρτα et à σκάλα). Et dans certaines régions comme Chypre, la Crète, l'Heptanèse et certaines parties du Péloponnèse, la cohabitation du grec avec les langues néo-latines, comme le français et le dialecte vénitien, a encore enrichi le vocabulaire grec de xénismes dont il s'est souvent débarrassé par la suite. Cette influence se poursuit jusqu'au XIXe siècle dans certains vocabulaires spécialisés comme la couture, le voyage, l'art lyrique et l'automobile où l'influence de l'italien et du français est importante (πέτο, πιέτα, φόδρα, μπλε μαρέν, μπουφάν, κουπέ, αλε-ρετούρ, όπερα, τρομπόνι, ντεμπραγιάζ, πορτ-μπαγκάζ). Et aujourd'hui l'invasion du vocabulaire par l'anglo-américain est aussi évidente en grec qu'en français, à cette importante différence près que les américanismes passent en grec avec une prononciation et une accentuation plus fidèle à la langue prêteuse et que le choix des mots n'est pas exactement le même dans les deux langues. C'est la raison pour laquelle il arrive qu'un français ne reconnaisse pas en grec un anglicisme qui figure aussi dans sa langue. Quel rapport entre λόμπυ qui en grec peut avoir le sens de « hall d'hôtel » et le français lobby (entré dans la langue en 1952)[3] qui n'a jamais ce sens ?
J'ai gardé pour la fin le cas du vocabulaire ottoman, car c'est le plus problématique. Il est évident qu'il a dans certaines régions et à certaines époques pénétré très profondément le vocabulaire grec, alors même que la morphologie et la syntaxe n'étaient pas du tout influencées par les structures de la langue turque. Il est aussi incontestable qu'il a existé aux débuts de l'indépendance hellénique une politique systématique de déturcisation du vocabulaire. Cette politique, qui a correspondu à l'imposition de la langue savante, n'a que partiellement réussi. Il y a, en particulier dans le domaine de l'habillement, beaucoup de réalités qu'on ne peut désigner couramment que par des mots ottomans (τσέπη, γιακάς, παπούτσι). On aimerait disposer d'une étude d'ensemble qui nous apprendrait, région par région et classe sociale par classe sociale, comment le vocabulaire ottoman a été assimilé puis, en partie, écarté. On devrait étudier de préférence le grec parlé à Constantinople. A titre d'indication, on constate que dans un texte écrit dans la langue parlée au milieu du XVe siècle, le Pentateuque de Constantinople,[4] il n'y a pratiquement pas un mot ottoman, alors que, dans les Ephémérides de Panayotis Kodrikas écrit à la fin du XVIIIe, les turcismes abondent[5]. Cela ne reflète pas seulement le degré de résistance linguistique du grec mais aussi la différence sociale entre les rédacteurs du Pentateuque, enfermés dans les limites de leur communauté, et les milieux des fonctionnaires grecs en rapport immédiat avec le pouvoir ottoman.
Si tout cela est assez bien connu, il n'en est pas de même d'une autre couche du vocabulaire grec, qui est pourtant de loin la plus importante. Aucune étude systématique[6] n'a été faite sur l'histoire du vocabulaire grec dans le grec.
Il y a d'abord un premier fait essentiel dont il faut prendre la mesure. De façon moins visible qu'en français, mais de façon tout aussi certaine, dans le grec actuel coexistent plusieurs couches de vocabulaire grec. En français nous avons des mots latins qui n'ont jamais quitté la langue et ont subi pleinement l'usure du temps, par exemple, peuple qui vient du latin populus. Il y a aussi beaucoup de mots latins qui ont été françisés au XVIe siècle comme, dans la même racine, le mot « populaire ». Il y a enfin des latinismes figurant isolément dans la langue et qui sont venus du latin (plus ou moins correct) des écoles, de celui des notaires voire de l'anglais : et cetera, vulgum pecus, campus.
Il en est de même dans le grec actuel, alors même que le sentiment linguistique des locuteurs n'en a pas toujours conscience. 1) Certains mots courants ont traversé les siècles et s'emploient aujourd'hui sous une forme évoluée : χέρι, πόδι, βουνό, τραπέζι. 2) Il y a aussi une très grande masse de mots qui constitue l'essentiel du vocabulaire recensé par les dictionnaires et vient directement du grec grec ancien sans avoir subi d'autre déformation qu'une démoticisation artificielle. 3) Il y a aussi des hellénismes qui sont revenus dans le grec en provenance des langues européennes qui elles-mêmes les avaient empruntées ou fabriquées à l'aide de dictionnaires grecs anciens (ατμόσφαιρα, νοσταλγία). Νοσταλγία est directement emprunté au français « nostalgie », mot inventé, en 1678, par le médecin suisse, J. J. Harder pour traduire Heimweh ; le « médiéval » νοσταλγία (Andriotis)[7] qui lui est apparenté est ignoré de Du Cange,[8] Sophocles[9] et Kriaras.[10] 4) Il faudrait ajouter des citations du grec ancien tellement étrangères au génie de la langue actuelle qu'elles sont encore senties comme des archaïsmes (par ex. εφ' όλης της ύλης).[11].
De ces quatre catégories, c'est certainement la deuxième qui a été la moins étudiée. On ne peut guère citer dans ce domaine que le dictionnaire de Stéphanos Koumanoudis, Recueil de mots nouveaux forgés par les lettrés depuis la Prise de Constantinople jusqu'à nos jours (Συναγωγήνέωνλέξεωνυπότωνλογίων πλασθεισώναπότηςΑλώσεωςμέχριτων καθ' ημάςχρόνων), ouvrage considérable paru en 1900 et réédité assez récemment par Constantin Th. Dimaras.[12] Le livre de Koumanoudis est précieux, mais il ne répond pas à toutes nos questions. C'est le produit d'un intense dépouillement (60 000 mots recensés) du vocabulaire figurant dans les revues et journaux. Grâce à ce livre, nous savons la date de l'acte de naissance de beaucoup d'anciens néologismes du grec. La plupart des dates fournies par l'auteur sont passées dans le dictionnaire de Babiniotis[13]. Koumanoudis a recensé mais il n'a pas fait de synthèse à propos du matériau surabondant qu'il nous fournit.
On peut à ce propos se poser une question importante au sujet du vocabulaire grec moderne. De tous les hellénismes inventés par les savants et les journalistes, seul un petit nombre s'est imposé et beaucoup d'autres ont disparu. On doit se demander pourquoi. Pour répondre à cette question, il faudrait regrouper les néologismes de Koumanoudis, autrement que par ordre alphabétique, pouvoir, par exemple rapprocher immédiatement Πανεπιστήμιο de Πανδιδακτήριο (= Université) et διαμέρισμα de οίκημα (= appartement) .
Le dictionnaire de Koumanoudis a, au moins, deux inconvénients pour l'histoire du vocabulaire qui nous intéresse. Il ne concerne que les néologismes et parfois les sens nouveaux des mots anciens et n'est vraiment complet que de l'Indépendance à la fin du XIXe siècle. L'auteur reconnaît d'ailleurs cette faiblesse dans l'article qu'il consacre au néologisme οικογένεια. Après avoir signalé la présence du mot chez Nikolaos Pikkolos en 1819 et chez Coray en 1821, il ajoute : « Je suppose que le mot était plus ancien, mais j'ignore de combien. J'observe seulement qu'Eugène Voulgaris en 1801 a souvent écrit φαμίλια. »[14] Babiniotis reprend cette note et ajoute une remarque intéressante. Le mot οικογένεια existait en grec ancien, mais avec un sens tout différent : c'était une sorte de certificat de naissance.
Ces deux notes nous mettent sur la voie de ce que pourraient être les futures études du vocabulaire grec moderne dans le domaine spécifique du fonds grec. Il faudrait en suivre les évolutions sémantiques et dater les premières occurrences des significations modernes.
Cette étude sémantique fait apparaître qu'il n'y a pas dans le grec moderne de différence de nature entre les néologismes et ce que j'appellerais les « remises en circulation ». On voit tout de suite qu'un mot à l'aspect grec qui ne se trouve pas dans les dictionnaires grecs anciens est nécessairement une création moderne. Il en va différemment quand le mot existe en grec ancien avec un sens approchant.
Il faudra, dans ce cas, non seulement signaler la présence du mot dans les textes les plus anciens dont nous disposons mais encore se demander si ce mot y a bien le sens qu'on lui connaît aujourd'hui. C'est le genre d'étude que mène, par exemple, le Pr. Jean Lallot dans un article à paraître, à propos de l'équivalent grec du mot « style ». On signale la présence de ύφος dans les Loisirs de Philothée de Nicolas Mavrocordatos de 1718. Et l'on sait que le même mot existait en grec ancien au sens de 'tissage' et de 'texte'. En regardant les deux passages de Mavrocordatos où figure ύφος' [15] on s'aperçoit que le mot y garde son sens ancien. On doit donc admettre une datation plus basse, à partir du témoignage de Coray, vers 1821, dans son dictionnaire manuscrit Ύληγαλλογρακικούλεξικού. Coray y écrit : «το ύφος σήμερον σημαίνει style »[16].
Il faudra, d'autre part, comme le fait Koumanoudis, sporadiquement, se demander si des notions étrangères n'ont pas précédé l'apparition des mots grecs empruntés. C'était le cas de φαμίλια qui avait préparé la voie à οικογένεια, tout en poursuivant, après son remplacement par οικογένεια, une existence plus discrète avec une spécialisation du sens ('famille pauvre et nombreuse').[17]
Ce point est important pour l'évaluation de l'hellénité de beaucoup de mots grecs modernes. Le besoin sémantique couvert par ces mots antiques n'est généralement pas ancien. Ces hellénismes sont destinés à représenter un sens entré dans la langue par un mot étranger.
C'est pourquoi les textes qui se prêtent le mieux à ce genre d'études sont les traductions et adaptations les plus anciennes. On peut trouver ce genre de textes dès le XVIIe siècle dans le Γεωπονικόν d'Agapios Landos où l'on voit se poser de façon très pratique les problèmes de rendu en grec de notions pharmaceutiques figurant dans l'original italien. Landos ne pouvait se permettre de traduire un mot italien par un seul mot grec moderne - qui n'existait pas encore comme langue standardisée mais seulement comme ensemble de dialectes - ou par un mot grec ancien qui ne serait pas compris de tout son public. Il a donc eu recours à la juxtaposition de plusieurs mots de sens approchant. Nous avons là une illustration de ce que nous disions plus haut : le grec ancien est ici recyclé pour rendre des notions modernes. Un exemple : Έπαρε μισήν ουγγίαν σουλουμά, αρσενίκι (ιταλ. Orpimento), δύο δράμια τούτσια, ήτις λέγεται ελληνικά πομφόλυξ. On sent l'embarras de Landos devant l'imprécision du vocabulaire grec au moment où il écrit (1643). D'où le recours au turc suluma, à l'italien orpimento et tuzzia et au grec ancien πομφόλυξ ('bulle, efflorescence métallique').[18]
Le même genre de problème se posera au XVIIIe siècle quand la Grèce s'ouvrira à la politique. De multiples notions dont les intellectuels grecs qui préparent de près ou de loin la Révolution ont besoin doivent être traduites et vulgarisées. L'abondance des emprunts turcs, italiens, allemands ou français dans des écrits comme la gazette des frère Poulios, Εφημερίς (1791-1797)[19] montre l'étendue du problème. Mais on voit déjà une tendance à remplacer ces emprunts par des mots grec anciens, certes plus vagues mais que l'on spécialise. On voit apparaître parfois dans l'Εφημερίς des mots comme πρέσβυς et πρεσβεία, alors que le plus souvent y figurent ελτζής et ελτζιλίκι, et αμπασσαδόρος et αμπασάδα. Dans ce genre d'écrits qui paraît durant la Révolution française la plus grande confusion règne quant à des réalités encore inconnues en Grèce comme l'assemblée nationale. Le mot Βουλή s'y trouve mais noyé au milieu d'une multitude d'autres rendus tous grecs anciens : η του γένους σύναξις (1791), η Ομήγυρις, η Συνάθροισις, η Σύγκλητος, η Συνέλευσις, η Εθνοσυνέλευσις, η εκτελεστική Βουλή et το Βουλευτήριον. Βουλή était alors plutôt spécialisé dans le sens de Conseil (exécutif) qui correspondait mieux à sa signification ancienne.
Parmi les documents facilement exploitables pour l'étude du vocabulaire d'origine grecque, il ne faut pas négliger les dictionnaires bilingues français grec et grec français. Koumanoudis avait utilisé, entre autres, toutes les éditions du dictionnaire de Skarlatos Vyzantios de celle de 1835[20] à celle de 1879,[21] le dictionnaire de F. D. Dehèque (1825) et celui d'Emile Legrand (1882).[22] Mais il n'a probablement pas connus l'éd. de 1897 du dictionnaire d'Angélos Vlachos, ouvrage écrit par le meilleur connaisseur du français et du grec de l'époque.
Le dernier travail, travail énorme que des moyens électroniques devraient permettre, est le dépouillement des grands textes étrangers traduits en grec au XIXe siècle, comme ceux procurés par Ioannis Isidoridis Skylitsis. On pourrait par ce moyen non seulement dater les premières apparitions des mots et des sens actuels, mais encore, dans le cas de non traduction ou de traduction par périphrase, signaler les lacunes du vocabulaire qui seront comblées par la suite. Ainsi lorsque Skylitsis traduit, en 1862, le mot « appartement » figurant dans les Misérables par δώματα, on peut supposer que le mot διαμέρισμα donné par Vlachos n'était pas encore usuel.
Pour conclure en une phrase, je dirais que l'histoire du vocabulaire grec moderne de l'Indépendance à nos jours est encore en grande partie à écrire et que, vu l'importance des dépouillements à effectuer, ce travail ne peut être que collectif.
1 Tonnet, H., Histoire du grec moderne, Paris, L'Asiathèque, 1993, p. 251-261.
2 Chantraine, P., Dictionnaire étymologique de la langue grecque. Histoire des mots, Paris, Klincksieck, 1968-1980, p. XI-XII.
3 Rey, A., Le Robert. Dictionnaire historique de la langue française, Paris, Dictionnaires Le Robert 1992-1998.
4 D. C. Hesseling, Les Cinq Livres de la Loi (Le Pentateuque), Traduction en néo-grec publiée en caractères hébraïques à Constantinople en 1547, Leyden, 1897.
5 Παναγιωτάκης Κοδρικάς, Εφημερίδες, επιμ. Α. Αγγέλου, Αθήνα, Ερμής, 1991, p. 37-39.
6 Voir seulement la très courte note d'H. Tonnet , « Pour une histoire de la formation du vocabulaire moderne en grec/ Για μια ιστορία της διαμόρφωσης του λεξιλογίου της νέας ελληνικής» in La Langue grecque et son histoire /Ηελληνικήγλώσσακαιηιστορία της, sous la dir. de A.-F. Christidis et al., Athènes & Thessalonique, Ministère de l éducation nationale et des cultes & Centre de la langue grecque, 2003, pp. 53-57 & pp. 119-122.
7 Ν. Π. Ανδριώτης, Ετυμολογικόλεξικότηςκοινήςνεοελληνικής, Thessalonique, Institut d'études néohelléniques, 1997.
8 Du Cange, Glossarium ad scriptores mediae et infimae graecitatis, Lyon, 1638.
9 E. A. Sophocles, Greek Lexicon of the Roman and Byzantine Periods (from B.C. 146 to A.D. 1100), Cambridge USA, 1914.
10 Επιτομή του Λεξικού της μεσαιωνικής ελληνικής δημώδους γραμματείας (1100-1669) του Εμμανουήλ Κριαρά, τόμος Α΄, Β΄, Thessalonique, Centre de la langue grecque, 2001-2003.
11 Parmi les dictionnaires explicitant ces expressions, voir Γ. Μαρκαντωνάτο, Λεξικό αρχαίων, βυζαντινών και λογίων φράσεων της νέας ελληνικής, Athènes, Gutenberg, 1992, et A Ιορδανίδου, Λεξικό λογίων εκφράσεων της σύγχρονης ελληνικής, Athènes, Patakis, 1997.
12 Στέφανος Α. Κουμανούδης, Συναγωγή νέων λέξεων υπό των λογίων πλασθεισών από της Αλώσεως μέχρι των καθ' ημάς χρόνων, προλεγόμενα Κ. Θ. Δημαρά, Νεοελληνικά Μελετήματα, Athènes, Ermis, 1980. Préface du second fils de l'auteur, P. S. Koumanoudis, qui a aussi donné son nom à l'ouvrage.
13 Γ. Δ. Μπαμπινιώτη, Λεξικό της νέας ελληνικής γλώσσας με σχόλια για τη σωστή χρήση των λέξεων. Ερμηνευτικό, ετυμολογικό, συνωνύμων-αντιθέτων, κυρίων ονομάτων, επιστημονικών όρων, ακρωνυμίων, Athènes, Centre de lexicologie, 1998.
14 Koumanoudis, p. 715
15 Ν. Μavrokordatos, Les Loisirs de Philothée, éd. Bouchard, 1989, p. 118 et 192.
16 A. Κοραής, Ύλη γαλλογρακικού λεξικού, επιμ. Ά. Αγγέλου, Athènes,, Estia, 1994, p. 339.
17 Μπαμπινιώτης, Λεξικό, σχόλιο «οικογένεια, φαμίλια, φαμελιά», p. 1250.
18 °Γεωπονικόν.(Βενετία 1643). Βιβλίο καλούμενον Γεωπονικόν εις το οποίον περιέχονται ερμηνείαις θαυμασιώτατες. Πώς να σπέρνουν τους καρπούς να επιτυχένουσι. Πώς να κεντρώνουν τα δένδρη. Και να φυτεύουσι. και έτερα όμοια κτλ. Επιμέλεια, εισαγωγή, σχόλια, γλωσσάριο Δ. Δ. Κωστούλα, Volos, éd. Tinos, 1991, p. 239.
19 Εφημερίς.Η αρχαιότερη ελληνική εφημερίδα που έχει διασωθή. Βιέννη 1791-1797. Εκδότες: Οι αδελφοί Μαρκίδες Πούλιου. Ανασυγκρότηση της σειράς σε φωτοτυπική επανέκδοση. Ερευνητική, συλλκτική και εκδοτική φροντίδα Λ. Βρανούσης, Αθήνα, Ακαδημία Αθηνών, 1995.
20 Λεξικόν της καθ' ημάς ελληνικής διαλέκτου, υπό Σκαρλάτου Δ. Βυζαντίου, εν Αθήναις, 1835.
21 Λεξικόν ελληνο-γαλλικόν και γαλλο-ελληνικόν συνταχθέν υπό Σκαρλάτου Δ. Βυζαντίου, Αθήνησι, 1879.
22 Nouveau Dictionnaire grec moderne français contenant les termes de la langue parlée et de la langue écrit par Emile Legrand, Professeur à l'Ecole des langues orientales vivantes, auteur du Guide grec moderne français et du Dictionnaire français grec moderne, Paris Garnier Frères, sans date.